
Sommes-nous maîtres de nos gènes?
Les gènes sont en constante évolution.
Les dernières recherches dans le domaine, connues sous le nom d’épigénétique, démontrent qu’ils se modifient durant toute la vie. Les perceptions et l’environnement de l’individu influenceraient l’expression de l’ADN. S’appuyer sur l’épigénétique pour contrer le vieillissement.
Gardien de notre génome.
«Manger sainement, faire du sport et avoir des relations sociales tendraient à modifier positivement nos gènes», explique Susie Mossman Riva, docteur en sciences sociales et chercheuse de la Haute école de Santé à Lausanne. A l’inverse, l’absence de mouvement, les mauvaises habitudes de vie, comme le fait de fumer ou de consommer trop de sucre, et le manque de stimulation intellectuelle accélèreraient le processus de dégradation du corps.
Si les comportements les plus bénéfiques ou les plus néfastes n’ont pas encore été déterminés avec précision par les chercheurs, nous serions en tout cas les gardiens de nos gènes.
Vieillir oui, mais en bonne santé !
Les personnes de plus de 60 ans sont toujours plus nombreuses dans notre société. Faire face à ce changement démographique est un sacré défi pour le bien vivre ensemble. En effet, il s’agit de ne pas faire supporter le coût de la longévité aux jeunes générations. Si la qualité de vie modifie l’expression de l’ADN, cela signifie que l’on peut intervenir sur notre propre santé, par notre propre comportement. «Les recherches nous orientent vers la prévention, reprend Susie Mossman Riva. Nos ancêtres nous ont légué un formidable cadeau de trente ans de vie en plus, à nous de pouvoir l’apprécier.»
Prévenir plutôt que guérir
Cette compréhension du génome est un énorme changement de paradigme, selon la chercheuse. Elle met chacun face à sa responsabilité. «Ce n’est pas seulement entre moi et mon enfant, avertit Susie Mossman Riva. Les bonnes ou mauvaises attitudes de vie s’expriment jusqu’à septième génération.» Pour elle, il ne faut pas être «dans le déni» mais dans la capacité de faire les bons choix pour bien vivre et bien vieillir. Faciliter la mobilité douce dans les grandes villes pour diminuer la pollution, ne pas isoler les gens dans les régions périphériques ou encore permettre à chacun de stimuler son intellect jusqu’à la fin de sa vie, sont autant de pistes dégagées par l’équipe de recherche lausannoise.
Equipe pluridisciplinaire
Les chercheurs proviennent de différentes Hautes écoles de Suisse romande. «Ce n’est ni l’Etat, ni le système de soins qui va pouvoir faire face à ces changements démographiques, relève Susie Mossman Riva. C’est un projet sociétal qui demande la participation de tous les acteurs dans un travail de coordination et de coopération pour la co-construction d’un avenir plein d’espoir». Celui de vivre 30 ans de plus mais en bonne santé!
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